"Fragments d'invisibles"​​​

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​​​​​​​​Une recherche-création sur la honte, ses formes invisibles et leurs métamorphoses.

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Fragments d’invisibles est une recherche-création qui explore la honte comme expérience intime, collective et imaginale.

C’est un projet qui cherche à comprendre comment cette émotion, souvent silencieuse, figée ou cachée, peut se transformer à travers l’image, en particulier lorsque la photographie devient un acte symbolique, performatif ou imaginal.

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Je pars d’une intuition simple : créer une image peut déplacer quelque chose à l’intérieur.

Quand on performe une émotion, quand on met en scène un geste, un archétype ou un fragment de soi, quand on transforme une sensation en forme visuelle, quelque chose bouge dans notre manière de la percevoir et de la porter.

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Dans Fragments d’invisibles, cette intuition devient une hypothèse de travail : l’acte photographique, lorsqu’il est vécu comme un geste symbolique et inscrit dans la durée, peut faire passer la honte d’un vécu fermé, répétitif, peu dicible, à une expérience figurée, partageable, vivante.

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Pour interroger cette hypothèse, j’ai mis en place un dispositif artistique transversal.
Il mêle photographie performative, mise en scène symbolique, images hybrides, superpositions, peinture, interventions numériques, gestes intimes, performances archétypales, textes et carnets de recherche.

Chaque matière, chaque forme, chaque geste offre une autre manière d’entrer dans la honte, de la regarder autrement, de la laisser se déplacer dans la durée imaginale.

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Le projet s’appuie notamment sur une série de figures archétypales de la honte, que j’ai créées comme autant de portes d’entrée dans les récits personnels et collectifs.
Ces figures peuvent être performées dans l’espace public, photographiées, explorées individuellement ou mises en dialogue avec les vécus intimes.
Elles permettent de passer de l’intérieur au dehors, du privé au visible, du ressenti au symbole.
Elles donnent une forme à ce qui, souvent, ne pouvait pas encore être dit.

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Fragments d’invisibles se construit aussi à partir de contributions imaginaires : par des questionnaires symboliques, des récits, des rêves. Ces matériaux deviennent des corpus d’images, de textes, de traces.
Ils sont ensuite travaillés (artistiquement, symboliquement, photographiquement) pour révéler les mouvements internes qu’ils portent.

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Je fais également partie de cette recherche. J’y entre par mes autoportraits, mes images altérées, mes récits, mes hésitations, mes retours en arrière, mes gestes de création.

La honte n’est pas étudiée de l’extérieur : elle circule dans ma durée imaginale, dans ma propre histoire, dans mes images.

Le projet est autant collectif qu’intime. Fragments d’invisibles n’est pas une méthode, ni un protocole psychologique. C’est une manière de créer et de regarder ce que la création nous renvoie.

C’est un terrain où l’on observe les déplacements minuscules ou profonds qui apparaissent lorsqu’on donne forme à ce qui restait invisible.

Un terrain où la photographie n’est plus un enregistreur du réel, mais un espace où le psychisme se dépose, se transforme, ressurgit autrement.

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Ce projet existe aujourd’hui à travers des images, des performances, des textes, des carnets, des récits et des contributions symboliques.

Il continuera d’évoluer au rythme de ce qui se transforme, se déplace, se dit ou reste encore à dire.

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