top of page

Monter sur scène après le rêve/ La transition

Un monologue? Une pièce de théâtre à plusieurs voix? Un rêve ou une réalité?


Une femme seule sur une scène. Elle parle en regardant devant elle, ou à l’intérieur d’elle-même. Les images pourraient défiler, ou se suspendre autour d’elle comme des fantômes de mémoire.


La femme: je suis restée longtemps derrière le rideau.

Juste là.

Entre deux battements.

À écouter le silence qui précède l’apparition.

À guetter si… peut-être… quelqu’un m’attendait.

Mais je n’entrais pas.

Pas encore.

Je regardais.

...

Et puis un jour, j’ai fait ce rêve étrangement proche de ma réalité, étrangement réaliste .

Pendant longtemps, je suis restée là, dans l’ombre du rideau. Pas sur scène. Pas encore. Juste là, à attendre quelque chose que je ne pouvais pas nommer. Et puis un rêve est venu.


Un de ces rêves puissants, enveloppants, qui restent longtemps dans le corps après le réveil. J’étais dans une salle de spectacle immense, presque labyrinthique. Une scène m’attendait, mais une force invisible m’empêchait d’y accéder. Mon corps résistait. Je rampais. Je ne comprenais pas pourquoi. Je me sentais en retard, indigne, entravée. Et pourtant, à la fin du rêve, j’étais sur scène. La lumière m’enveloppait. Sans effort. Sans mérite à prouver. Juste là. Présente. Vue.


Je l’ai traversé d’abord par les mots, puis par le corps, et enfin par l’image. J’ai créé une série de photographies rituelles. Trois images. Trois actes.


Dans la première, je suis encore dans l’ombre, entre deux mondes, observatrice.

Dans la deuxième, je rampe, tendue, traversée par la douleur.

Dans la troisième, je suis debout. Visible. Ancrée. Illuminée.


Ce n’était pas un projet artistique à proprement parler, c’était un acte de transformation. Une manière de matérialiser l’invisible. D’incarner ce que le rêve me montrait. De ne pas seulement le comprendre, mais de l’éprouver.


J’ai toujours eu une relation intense avec mes rêves. Depuis l’enfance. À 25 ans, j’ai commencé à les explorer avec une psychologue, puis à les intégrer dans mes créations. J’aime la pensée de Jung, surtout dans ce qu’elle a d’expérimentale, de vivant. Pour moi, rêver est une pratique, une manière d’entrer en lien avec l’imaginaire, avec la psyché profonde, et surtout avec ce qui cherche à naître.


Mais ce rêve-là venait aussi réveiller un pan plus ancien, plus charnel de mon histoire : mon passé de comédienne. Pendant vingt ans, j’ai habité les scènes, les loges, les répétitions. J’ai joué, j’ai vécu dans le souffle du théâtre.

Comédienne, je suis aussi devenue assistante à la mise en scène : un rôle dans l’ombre, essentiel mais souvent invisible. Cette invisibilité, je la porte encore.


Et puis la vie m’a rappelée ailleurs. J’ai élevé un enfant seule. J’ai dû transformer mes désirs, trouver des stratégies.




La photographie est devenue ma nouvelle scène.

Une scène silencieuse.

Une scène d’écoute. Je ne monte plus pour jouer, je cadre pour témoigner.

J’imprime. J’honore. Je donne corps à ce qui ne se voit pas.


Et c’est sans doute cela, maintenant, mon art : faire exister ce qui, autrement, resterait dans les coulisses.


Ce travail m’a permis de saisir quelque chose de fondamental : parfois, l’invisible qui nous retient n’est pas un ennemi. C’est une vieille peau, un vieux rôle, une ancienne manière d’exister qui ne nous correspond plus.


Et c’est en acceptant de traverser la sensation qu’on permet à la lumière de nous retrouver.


À travers cette expérience, j’ai compris que la scène, ce n’est pas seulement un lieu de performance. C’est un lieu d’apparition de soi. Et qu’il n’y a pas besoin de mériter la lumière. Il suffit de cesser de fuir.








Mon rêve et ses clés d'interprétation


"Cette nuit, j'ai rêvé que j'étais dans une immense salle de spectacle, circulaire, presque labyrinthique. Une salle habitée d'attente, de regard, de vide aussi. J'étais là pour jouer, pour interpréter quelque chose. Mais il y avait une scène, et je n'y accédais pas. Une force invisible m'empêchait d'avancer. Mon corps se dérobait. Je rampais, sans comprendre pourquoi je ne pouvais pas rejoindre ce lieu où l'on m'attendait.

Il y avait à mes côtés une compagne de jeu, à l'opposé de moi. Petite, ronde, cheveux noirs. Une présence féminine différente, peut-être mon miroir inversé. Elle, elle parvenait à avancer.


Dans la salle, les sièges étaient épars : un public inachevé, à moitié présent, à moitié absent. Comme si l'on ne m'attendait qu'à moitié. Comme si une partie du monde n'était pas encore prête à m'entendre.


Et puis, un miracle. J'étais sur scène. La lumière m'enveloppait. Je ne l'avais pas conquise. Je l'avais reçue."


Ce rêve m'a laissée bouleversée. J'ai compris qu'il parlait d'un seuil. D'un passage. De ce qu'on doit lâcher pour entrer pleinement dans sa place. Ce n'était pas la scène que je devais fuir. C'était une ancienne manière d'y accéder : avec effort, justification, contrôle. Il fallait que j'en fasse quelque chose, que je trouve ses clés, que je transforme ses images.


Clés d'interprétation


Ce rêve m'a permis d'explorer plusieurs pistes, en lien direct avec mon histoire personnelle :


  • Le théâtre comme image de soi exposé : J'ai été comédienne pendant vingt ans. Le rêve m'a replongée dans cette scène où j'ai longtemps joué, puis que j'ai quittée pour élever seule mon enfant. Il fait remonter les questions de visibilité, de performance, de place dans un monde artistique souvent ingrat, et très exigeant pour les femmes artistes.


  • La force invisible : Elle représente pour moi les blocages intérieurs, les injonctions, les croyances que je dois encore mériter ma place, que je dois en faire trop pour être acceptée, reconnue.


  • La compagne de scène opposée : Peut-être mon féminin profond, mon yin silencieux, que j'ai longtemps laissé à côté. Elle me montre un autre chemin : avancer sans forcer, avancer autrement.


  • La lumière finale : Elle est la véritable révélation. La lumière n'est pas à prendre, elle est à accueillir. Ma place n'est pas à conquérir. Elle est déjà là, quand je cesse de vouloir m'y hisser.


 
 
 

Comments


Ilona

 

Portrait Confiance 

2024

Mon expérience avec Kim a été tout simplement incroyable. Kim est bien plus qu'une photographe ; elle est également une thérapeute exceptionnelle. Sa bienveillance et son empathie m'ont permis de me sentir en sécurité et à l'aise dès le début de la séance.

Les compétences de Kim en photographie sont indéniables. Les photos qu'elle a prises ont réussi à capturer des moments authentiques qui reflètent bien ma personnalité. Son talent va au-delà de la simple capture d'images ; elle crée un univers où l'on se sent libre d'être soi-même.

Cette expérience m'a permis de mieux me connaître et m'a offert une nouvelle perspective sur moi-même. Je recommande vivement Kim à toute personne cherchant une expérience de découverte de soi unique et enrichissante.

bottom of page