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Photo du rédacteurKim Leleux

A l'autre bout du monde

Je suis partie à l'autre bout du monde,

Je suis partie parce que je me cherchais

Je me suis beaucoup cherchée dans ma vie,

Encore aujourd'hui je continue de me chercher


(Ô rage..Ô despespoir... il me reste encore un peu de tragédie grecque dans ma tête, sous forme de yaourt..ok je sors.. non c'est pas possible car c'est moi qui écrit l'histoire , smiley qui rigole avec des larmes )


C'est bien car pour moi la vie c'est du mouvement

C'est sans cesse apprendre, se remettre en question, avancer et évoluer

C'est donc chercher,

Sa place, sa motivation... le sens de sa vie


Avant de partir, j'étais dans cette quête de sens

J'avais un besoin de me mettre au service "de "


De quoi? de Qui?... je savais pas trop, mais j'ai lancé une bouteille à la mer et je me suis retrouvée au Cameroun


Avez-vous déjà connu cet espace , ce moment dans la vie où la quête de sens vous emmène à vous investir dans une mission humanitaire? (où bien était-ce pour me déculpabiliser de mes questionnements de "riche" européenne? )


Bref...


Je suis attendue au Cameroun pour aider l'association jeunesse et avenir ( j'en suis devenue la marraine européenne, aujourd'hui l'association est dissoute, je l'ai quitté très peu de temps après mon retour )


Aider? Comment?


Je savais pas trop quelle serait ma mission,

Photographier, sensibiliser, lancer des campagnes de parrainage..???

Ouvrir des portes grâce à mon statut de blanche ??? ( oui un peu tout ça en fait)


Je regarde cette image et je ressens encore "cette gène"

De ne pas être à ma place, de ne pas faire ce qu'il faut..



Derrière ce sourire, le syndrome de l'imposteur




J'ai été accueilli comme un.e messie, celle qui allait tout régler d'un coup d'appareil photo


Leur regard (pas toujours bienveillant et parfois suspicieux) me donnait la sensation que je m'était trompée de mission ( enfin c'est ce que je supposais, je n'avais pas encore appris par coeur les 4 accords toltèques )



Pourtant durant un mois, j'ai partagé leur foyer,
J'ai écouté leur chagrin
J'ai ouvert ces portes pour "leur rayonnement interne"
J'ai photographié ( beaucoup) leur quotidien, leurs écoles, leurs enfants
J'ai capté leur générosité, leur patience, leur foi, leur colère et leur désespoir


Au début je ne savais pas trop que ces images seraient comme un livre de témoignage


J'ai plus de 200 images qui témoignent de leur vie là-bas, de leur combat pour une éducation pour tous, pour que leurs enfants puissent avoir un avenir, une vie digne et honorable



Quand je suis revenue j'en ai même fait une exposition ( car je voulais vraiment que le monde ENTIER, je manquais un peu d'humilité, puisse leur venir en aide)


Et pour te dire à quel point ma manière de faire n'était pas la plus juste ( parce que j'étais très loin de ma mission de vie à cette époque) , le jour du montage de mon expo, je me suis fait une terrible entorse à la cheville et j'ai passé 4h aux urgences.

C'est une amie qui a accroché pour moi les photos le lendemain ( donc pas de vernissage, tu la sens la déception et la désillusion? ) car j'étais dans le plâtre impossible de monter sur une échelle ( je t'épargne la signification émotionnelle de cet accident). J'en ai pleuré ( aujourd'hui je ne sais plus quel sens avait ces larmes, c'était un mélange de fatigue et de tristesse, une profonde tristesse, que j'ai ramené de là-bas?)


Je reviendrai à cet album, plusieurs fois, car aujourd'hui je voudrais partager et témoigner,

Je voudrais te transmettre cette façon d'être, de témoigner, de raconter avec l'image


Voici une introduction de cette série de post, entre photographie de reportage et thérapeutique







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