Corpus 5 - La vase et le corps
- Kim Leleux

- 14 août
- 2 min de lecture
Introduction
Une série en trois séquences visuelles, structurées par binômes d’images.
L’action se déroule dans un lieu naturel : une rivière, un lit de vase.
Le corps entre en contact avec la boue-vase, la porte sur sa peau, son visage, ses vêtements.
L’expérience évolue vers une mise à nu, un passage par l’eau et une libération finale.
L’intrusion


Fragment 1 : le corps, vêtu d’une robe claire, à genoux dans la rivière, recouvert de vase. Expression de dégout, de peur, de tristesse sur le visage. Une position de soumission et supplication.
Fragment 2 : gros plan de la vase qui se répand dans l’eau, trace matérielle de la souillure.
L’imprégnation
Fragment 3 : les mains enduites de vase, en train de se frotter, comme pour tenter d’ôter la matière.

Fragments 4 : la robe, gisant au sol, imprégnée de boue, abandonnée au rivage.

La traversée
Fragment 5 : le corps se défait de la robe, dans un geste de dépouillement (noir et blanc).

Fragment 6 : le corps flottant dans l’eau, la lumière jouant sur la surface, image finale de relâchement.

Ce corpus explore la honte imposée par le regard de l’autre, alimentée par des rumeurs et des narrations extérieures qui marquent le corps comme une souillure indélébile.
La vase devient métaphore de la rumeur : épaisse, collante, odorante, difficile à ôter.
Le vêtement taché représente la part visible de cette honte sociale — ce que les autres voient et jugent.
Le geste de déshabillage marque la volonté de s’arracher à l’image imposée, au stigmate.
La flottaison finale ouvre une possibilité de transmutation : l’eau comme élément purificateur, la lumière comme symbole d’un regard réconcilié.
Analyse transversale
Le déplacement de l’émotion ne s’opère pas par une seule image, mais par la succession des étapes et leur mise en lien.
Ce corpus fonctionne comme une trajectoire visuelle :
Contact avec la honte (la vase sur le corps).
Prise de conscience et tentative de retrait (frottement, abandon du vêtement).
Ouverture vers un espace de libération (mise à nu, immersion dans l’eau).
L’ensemble illustre la possibilité de passer d’un sentiment d’écrasement à une sensation d’allègement, sans occulter la persistance de la trace — car la vase, même quittée, a marqué le corps et la mémoire.
La dernière image n’est pas un “happy end” absolu, mais une image d’entre-deux, un instant suspendu qui laisse ouverte la question : la honte est-elle partie avec le courant, ou flotte-t-elle encore autour de nous ?
Participer à la recherche : répondre au questionnaire
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